S’immerger signifie exister à l’intérieur d’un environnement réel, un monde de correspondances qui s’ajusterait à nos sens.
En immersion dans une pièce munie d’un dispositif de projection sur toutes ses faces internes, nous pouvons orienter notre regard n’importe où sans quitter l’image/environnement dans laquelle nous sommes immergés.
Le principe de ces œuvres est de jouer sur la perception du spectateur en le mettant en contact direct avec l’oeuvre ou en le privant d’un ou de plusieurs de ses sens afin d’en développer d’autres.
Voilà quelques exemples (non – exhaustifs) d’artistes travaillant autour de ces questions.
James Turrell (né en 1943)
Il réalise des « environnements perpétuels » utilisant la lumière en tant que matériau: qu’elle soit Naturelle ou Artificielle.
Il classe ses différentes œuvres par types / catégories. En voici, quelques-une correspondant à une utilisation de la lumière en tant que matériau immersif.
Skyspace
Ces œuvres sont composées d’espaces clos ouvert sur le ciel dans lesquels le spectateur entre (par groupe de maximum 15 personnes), il est invité à s’asseoir sur un banc le long des murs de la pièce afin de se laisser immerger par la lumière.
Projections Pieces
Un espace est crée par projection d’un signe à l’aide d’un faisceau lumineux provenant du coin opposé de la pièce.
Wedgeworks
Ces œuvres utilisent un système de projection de lumière afin de créer l’illusion de murs ou de barrières, de niveau d’espace.
Shallow Space Constructions
Ces œuvres jouent sur la perception qu’a le spectateur de la profondeur.
Ganzfelds
Ces projets partent du mot allemand « Ganzfelds » qui décrit le phénomène de perte total de la perception de la profondeur comme une expérience de white-out.
Chacune des œuvres de James Turell met le spectateur face à une oeuvre sensorielle, souvent immersive qui joue avec ses sens et ses sensations.
Julio Le Parc (né en 1928)
Il développe depuis 1958 un travail sur la lumière, le mouvement et la couleur en produisant des objets cinétiques et en se tournant vers un « art perceptuel ». En 1960, il co-fonde avec Horacio Garcia Rossi, François Morellet, Fransisco Sobrino, Joël Stein et Yvaral Le G.R.A.V. (Groupe de Recherches d’Arts Visuels) dont l’objectif était de de rendre l’art plus accessible et en relation direct avec le spectateur.
« Nous voulons intéresser le spectateur, le sortir des inhibitions, le décontracter. Nous voulons le faire participer. Nous voulons le placer dans une situation qu’il déclenche et qu’il transforme.Nous voulons qu’il s’oriente vers une interaction avec d’autres spectateurs.Nous voulons développer chez le spectateur une forte capacité de perception et d’action. » Descriptif du G.R.A.V.
Lumière en mouvement (image de l’exposition Julio Le Parc au Palais de Tokyo) 2013
Cloison à lames réfléchissantes – (image de l’exposition Julio Le Parc au Palais de Tokyo) 2013
Cloison à lames réfléchissantes – (image de l’exposition Julio Le Parc au Palais de Tokyo) 2013
Sphère rouge – (image de l’exposition Julio Le Parc au Palais de Tokyo) 2013
Le spectateur est invité à s’approprier l’oeuvre, à interagir avec. Par exemple, en se déplaçant à l’intérieur comme dans l’oeuvre Cloison à lames réfléchissantes.
Le spectateur est mis face à des œuvres avec lesquelles il entretien un rapport direct, il en devient acteur. Ses œuvres jouent sur les perceptions, créant des dédales où les jeux de lumière se mêlent au mouvement et à la couleur.
Parfois, la scénographie des œuvres provoque une sensation d’immersion pour le spectateur comme dans ces deux mises en espace de l’oeuvre de Mark Rothko. (1903-1970)
Salle Mark Rothko à la Tate Modern de Londres.
Ces deux scénographies des œuvres de Mark Rothko mettent le spectateur dans un état de contemplation lors duquel, il se sent immergé dans l’oeuvre du peintre.